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Prisons ouvertes : un pas vers la réinsertion ?
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Prisons surpeuplées, omni-surveillance, récidives pour perspective : les détenus n’ont souvent pas les moyens de se préparer à leur réinsertion dans le monde libre.
Pourtant, en Finlande, en Allemagne et en Suisse, près d’un quart d’entre eux finissent leur peine en milieu semi-ouvert. Un système qui repose sur la confiance et sur le travail du détenu, lequel lui permet de se reconstruire, parfois loin de l’établissement pénitentiaire. Pour un coût de fonctionnement trois fois inférieur à l’incarcération classique, ces solutions ont fait la preuve de leur efficacité, tout à la fois sociale et économique. Un message pour la France, très en retard sur la question en Europe, même si la réforme portée par Christiane Taubira entend innover avec la "contrainte pénale" visant à créer une nouvelle peine en milieu ouvert.
Sas vers le monde libre
Bernard Nicolas a enquêté dans quatre pays sur les expériences menées dans ce sens, donnant la parole aux professionnels du monde carcéral, et surtout aux détenus qui témoignent, à visage découvert, de leurs difficultés, de leurs espoirs et des avantages d’un tel accompagnement. En France, pourtant, malgré quelques timides tentatives, "punir" et "réinsérer" semblent encore difficilement conciliables : "au fond de l’inconscient collectif, il y a cette notion que les détenus doivent payer par la souffrance", remarque justement Robert Badinter, qui, garde des Sceaux, avait échoué à faire adopter un système de prisons ouvertes. Exemples à l’appui, ce film fait la démonstration imparable que non seulement cette voie est possible et judicieuse, mais qu’il s’agit d’un enjeu majeur pour les démocraties modernes.