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La Shoah des ghettos
Vidéo numérique
S'appuyant sur les témoignages de prisonniers des ghettos institués dès 1939 par les nazis en Europe de l'Est, un poignant documentaire sur ce rouage déshumanisant de la machine génocidaire hitlérienne.
Que faire des juifs d'Europe ? Si, en réponse à cette odieuse question, l'idée d'une extermination organisée a germé dans les esprits des hauts dignitaires nazis dès les pogroms de la Nuit de cristal, en 1938, elle ne sera formulée ouvertement que quatre années plus tard. C'est d'abord par l'intermédiaire de lois antisémites, puis, dans les pays occupés, par la décision de parquer les juifs dans des ghettos, que le régime hitlérien les exclut progressivement de la société. Peu après l'invasion de la Pologne, les premiers de ces "quartiers juifs" sont institués à Lodz, en février 1940, puis à Varsovie, Lublin ou encore Cracovie, au prix d'expropriations et de déplacements de populations massifs. Administrées par des Judenräte, "conseils juifs" imposés par les nazis, composés de leurs propres habitants, ces villes dans la ville, où sévit la faim, la misère et les maladies comme le typhus, voient malgré tout se reconstituer un semblant de vie culturelle et sociale. Les habitants s'organisent, bravant la féroce répression. Peu à peu, les ghettos s'intègrent dans la logique de mise à mort des juifs d'Europe : quand la "Solution finale" est engagée, ils deviennent les sinistres salles d'attentes des camps d'extermination. Les rafles se multiplient, avec la collaboration – souvent contrainte – des conseils juifs, malgré les tentatives de résistance comme celle du ghetto de Varsovie, qui se soulève en avril 1943.
Antichambres de la mort
Dawid Sierakowiak, Miriam Wattenberg, Emanuel Ringelblum, Calel Perechodnik, Abraham Sutzkever, Simche Polakiewicz, Henryk Ross ou Mendel Grossman ont connu l'un des 1 200 ghettos d'Europe de l'Est. La plupart y ont laissé leur vie. Dans leurs journaux intimes, retrouvés dans les vestiges de ces antichambres de la mort, ou dans les Mémoires publiés après-guerre par celles et ceux qui en ont réchappé, tous témoignent de l'enfer qu'ils ont vécu. Narré par la voix de Léa Drucker, et riche d'images d'archive, ce film revient sur l'histoire des ghettos comme rouages à part entière de la machine de mort nazie. Insistant sur une mécanique génocidaire fondée sur la déshumanisation des juifs européens, affamés, expropriés, condamnés au travail forcé puis déportés et tués, le documentaire de Barbara Necek fait œuvre d'un salutaire devoir de mémoire.