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Roland Barthes - Le théâtre du langage
Vidéo numérique
À partir d’archives, un vibrant (auto)portrait de Roland Barthes, décrypteur de signes passionné, écrivain et figure majeure du structuralisme en France.
"J’écris pour être aimé au fond, peut-être même parfois de tel ou tel, et en même temps, je sais que cela ne se produit jamais..." Explorateur des signes, visiteur curieux – et lumineux – des mythologies contemporaines, Roland Barthes (1915-1980) a marqué la scène intellectuelle des années 1960 et 1970, tout en se tenant en marge de ses mouvances politiques et de ses institutions. Aujourd’hui, son œuvre n’a rien perdu de sa vive acuité. Ce pourfendeur amusé des "fausses évidences", volontiers "infidèle en matière d’idées", a sondé, à travers le théâtre du langage, "c’est-à-dire nous-mêmes", un imaginaire collectif de la modernité, de la DS 19 à l’iconographie de l’abbé Pierre en passant par la mode. L’empire des signes, Fragments d’un discours amoureux, La chambre claire... : chacun de ses livres faisait événement, invitant, avec une exigence toute d’élégance, à déchiffrer le monde pour mieux s’ouvrir à l’avenir.
Intelligence contagieuse
Au fil de cet autoportrait tissé à partir d’archives, Thierry Thomas et sa sœur Chantal, élève de Roland Barthes, qui a fréquenté ses fameux séminaires à l’École pratique des hautes études, plongent dans son œuvre pour restituer sa présence singulière. Le charme opère, d’un bout à l’autre du film, à travers son intelligence précise et contagieuse, son érudition vivante, la fluidité de son langage, justement, son regard et son timbre de voix, d’une envoûtante mélancolie. Au détour de la douce intensité du propos émergent de précieux éclats de vie, miroitant sous le voile de la pudeur. Comme cet inventaire savoureux de son "j’aime, je n’aime pas" ou cette séquence finale où, en quête d’une photo "juste" de sa mère disparue, l’une d’elles, la montrant petite fille, le bouleverse.