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Where to invade next ?
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Michael Moore décide de s'amuser à envahir le monde pour déterminer ce que les États-Unis peuvent apprendre des autres pays.
Michael Moore est convoqué en urgence au Pentagone par l’état-major américain. Ayant perdu toutes les guerres entreprises après 1945, humiliés en particulier par le fiasco irakien, les militaires lui confient la direction des opérations. “On envahit qui, maintenant, Michael ?” Sanglé dans un treillis kaki, mais sans renoncer à sa casquette de base-ball, le réalisateur de Fahrenheit 9/11 décide de commencer par l’Italie son tour des richesses étrangères à piller pour rendre l’Amérique meilleure. Il y rencontre des salariés heureux, qui vantent leurs huit semaines de congés payés annuelles et leurs pauses-déjeuner de deux heures. Il poursuit sa “conquête” en France, dans une cantine scolaire gastronomique et un cours d’éducation sexuelle dispensé par le planning familial. En Finlande, il s'empare d’un système scolaire égalitaire et performant, qui mise sur l’épanouissement des élèves. Au Portugal, il adopte la dépénalisation totale des drogues ; en Slovénie, la gratuité absolue des études supérieures ; en Allemagne, la cogestion au sein des entreprises ; en Norvège, un système carcéral à visage très humain ; en Tunisie, des réformes en faveur des femmes…
À chaque étape, l’envoyé spécial du Pentagone confronte ses instantanés de bonheur social à un tableau apocalyptique de la réalité américaine, montrée, elle, au travers d'un montage d’actualités récentes : coupes sombres dans les budgets sociaux et les programmes publics, exploitation au bénéfice du privé de millions de détenus, hausse sans précédent des grossesses précoces, etc. Un rapprochement des extrêmes souvent caricatural, surtout regardé depuis une Europe en panne d'idéal. Mais Moore, qui n'invente rien, assume ses grosses ficelles, nécessaires selon lui pour réveiller les consciences endormies par la doxa ultralibérale. Une thérapie alternative de choc qui, de fait, jette le doute sur le caractère inéluctable de la mondialisation comme elle va.