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Willy Ronis, les combats d'un photographe
Vidéo numérique
Willy Ronis, lauréat du Grand Prix national de la photographie en 1979 et du prix Nadar en 1981 définit l'école humaniste comme " le regard du photographe qui aime l'être humain."
Un môme hilare qui court baguette sous le bras, une fillette poing levé sur les épaules de son père à la Bastille en 1936, un bistrot mélancolique sous un rideau de pluie mais aussi un nu, façon Bonnard, de sa compagne : Willy Ronis, faux jumeau de Robert Doisneau à l’agence Rapho, a produit nombre d’images emblématiques. Né à Paris en 1910 dans le 9e arrondissement, ce fils d’exilés juifs de l’Est grandit dans l’ombre d’un père adulé, photographe retoucheur qu’il rejoint d’abord dans son studio. Violoniste – un sens de la composition qui infusera ses clichés −, le jeune Willy, témoin engagé précoce des luttes ouvrières, documente dès les années trente le monde prolétaire, des usines à l’euphorie des congés payés. Après-guerre, ses clichés empreints d’humanisme s’arrachent dans une presse illustrée à son âge d’or, entre grèves, misère des taudis et légèreté des guinguettes. Photographe de l’intime aussi, ce maître de la lumière, ami de Prévert, saisit la poésie du quotidien, dans les rues pentues de Belleville comme en famille. Le cœur à jamais auprès des "exploités et des humiliés", il adhère au Parti communiste, jusqu’à l’aveuglement, à la faveur d’un reportage enthousiaste commandé par la RDA en 1967. Sombrant dans l’oubli, l’artiste est redécouvert dans les années 1980, ses photographies exhumées, trésors de l’école française, s’imposant alors comme des icônes du passé.
Idéaliste
Au fil de ses images, célèbres ou moins familières, et d’entretiens, un portrait touchant de ce "grand photographe du petit peuple", idéaliste romantique et sérieux délicieux, en même temps qu’une plongée dans les combats du siècle qu’il a traversé jusqu’à sa disparition en 2009, à 99 ans.