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Buñuel après l'âge d'or
Vidéo numérique
Luis Buñuel fait scandale avec L'Âge d'or, baigné de surréalisme et sorti à Paris en 1930. Face à cet échec public, le cinéaste espagnol, découragé, n'a plus un sou. Le sculpteur Ramon Acin achète un ticket gagnant de loterie et donne l'argent reçu à son ami Luis Buñuel. Cette somme providentielle lui permet de se lancer dans le documentaire «Terre sans pain» et de renouer avec l'inspiration. Il quitte les cafés parisiens pour poser sa caméra dans les Hurdes, à la frontière du Portugal. Il y filme de manière réaliste les inégalités sociales existant en Espagne dans les années 1930...
- Langue
- spa
- Date de publication
- 18/09/2019
- Contributeurs
- Usón, Jorge (Acteur)
- Ramos, Fernando (Acteur)
- de Tomás, Luis Enrique (Acteur)
- Corral, Cyril (Acteur)
- Gracia, Pepa (Acteur)
- Lascar, Rachel (Acteur)
- Latorre, Gabriel (Acteur)
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Avis des professionnels
-
biopic animé
Ce film d’animation espagnol, réalisé à la main sur palette graphique et non pas directement en images de synthèse, a reçu le Goya (équivalent du César) du meilleur film d’animation en 2020 et a également été récompensé au festival du cinéma européen. La façon une peu brute et anguleuse de dessiner les contours des personnages surprend au début, mais le dessin animé de Salvador Simo cherche avant tout à raconter l’histoire d’une amitié et d’une promesse honorée. On peut donc parler d’une fiction biographique dans le contexte de l’Estramadure au début des années 1930, mais pas d’un documentaire sur la vie de Luis Bunuel. Il s’agit de dépeindre la personnalité complexe du réalisateur espagnol, en entremêlant événements intimes et questionnement sur sa démarche artistique. Salvador Simo interrompt la linéarité du récit par des retours à l’enfance de Bunuel, des scènes oniriques ou cauchemardesques, ou encore par l’insertion dans son film d’animation de véritables images documentaires tirées du film Terre sans pain. La palette de couleurs (tons jaune et ocre pour les paysages des Hurdes, marron/gris pour les habitations paysannes, et rose fuchsia pour caractériser Bunuel), ainsi que le noir et blanc des images en prise de vue réelle reflètent l’interrogation des 2 réalisateurs quant à leur métier de metteurs en scène, le sens politique de leurs fictions, leur pouvoir de modeler la réalité pour en faire ressortir ce qu’ils estiment conforme à leur regard et fidèle à leurs convictions. La musique vocale et instrumentale de ce dessin animé, particulièrement soignée, le rend très émouvant. Elle a d’ailleurs reçu le prix de la meilleure musique originale au Festival international du film d'animation d'Annecy. Cette mise en valeur des éléments sonores et le choix d’une réalisation artisanale pour mieux révéler les qualités plastiques et chromatiques des images font de ce film une très belle œuvre cinématographique.
Olivier - Le 09 juillet 2020 à 16:40