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La nuit est à elles
Vidéo numérique
De Gaby Deslys à Mistinguett ou Joséphine Baker, deux décennies de nuits parisiennes racontent l'émergence de femmes artistes et affranchies. Un trépidant portrait choral.
Au sortir de la Grande Guerre, le désir de s'amuser pour tout oublier est le ferment d'une floraison de music-halls et de cabarets parisiens. Dans une époque toujours fermement patriarcale, la capitale va ainsi sacrer nombre de reines de la nuit. Gaby Deslys, Mistinguett, Joséphine Baker ou Suzy Solidor s’imposent en égéries délurées et provocantes, donnant au divertissement une dimension nouvelle. Chanteuses et danseuses d'exception, meneuses de revue, elles vont, pendant les Années folles et après la Dépression, mener d’éblouissantes et tapageuses carrières sur les scènes du Moulin-Rouge, du Casino de Paris ou des Folies-Bergère. Reflétant leur temps dans leurs choix de répertoire comme de mise en scène, ces artistes affranchies ont fait évoluer l'image, sinon la condition, des femmes.
Paris capitale du monde
Auteure de plusieurs documentaires sur les femmes de spectacle (dont Damia, la chanteuse était en noir, en 2017), Carole Wrona brosse le portrait de ces femmes à poigne qui auront changé les codes, tout en suscitant un réel élan populaire. Célèbres aussi à l'étranger, elles participeront au rayonnement international de Paris. Riche de nombreuses archives à la fraîcheur intacte, et émaillée des "tubes" du moment (dont "J'ai deux amours" de Joséphine Baker), La nuit est à elles restitue le parfum d'une époque dans le pas de ses exubérantes vedettes, dont certaines sont tombées dans l'oubli.